Où vont les mots ?
詩
En uniforme rayé, l’âme en peine, vidés de leur sens par détournements idéologiques, traînant le passé comme un boulet, prisonniers des modes, des mouvements sociaux et des technocrates à l’identité trouble, victimes de l’usure qu’apporte invariablement le succès, les mots voyagent à travers le temps avec leur ribambelle d’émotions qui finissent toujours par trouver leur chemin, contre vents et marées… celui du cœur.
Ceux que l’on n’ose prononcer restent figés dans un coin isolé de nos êtres. Ils transpirent le regret et l’absence. Et personne pour les consoler, parce que personne ne peut les entendre, emmurés qu’ils sont dans le silence.
Mais les mots peuvent être aussi des capteurs de rêves qui bouleversent et enchantent nos existences. Ces mots-là sont porteurs de lendemains qui chantent. Ils nous élèvent au-delà des intrigues et des intérêts immédiats. Ce sont nos compagnons de pensée, de jeu, d’amour, ceux qui nous suivent dans notre quête de compréhension, dans notre volonté inavouée de guérison.
Gérard-Charles Valente
L’urgence de la poésie : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/530332/l-urgence-de-la-poesie